La minute de silence : une arme d’influence massive !

2 02 2011


Un peu d’Histoire !

(d’après le livre de Françoise GIR0UD « Si je mens », éd. Stock, 1972)

En 1939, Chamberlain est Premier Ministre de la Grande-Bretagne lorsque la guerre éclate.

Réalisant qu’il n’a pas l’étoffe d’un chef de guerre, il décide de nommer lui-même son successeur.

Son choix se porte sur un certain Lord Halifax, au détriment d’un autre Lord : Winston Churchill.
Il convoque alors Churchill pour lui annoncer sa décision et obtenir de lui qu’il accepte de faire partie du cabinet d’Halifax en tant que numéro 2.
Il lui demande aussi de confirmer son accord le lendemain devant Halifax, lors d’un entretien à 3.
Churchill, par sens du devoir, par patriotisme, donne sa parole…

Un homme de presse influent de l’époque, Lord Beaverbrook, apprend l’affaire. Catastrophé, il va trouver Churchill et lui dit « Vous ne pouvez pas laisser faire cela ! Halifax est un incapable, il nous conduira au désastre ! Sir Churchill, en ces temps difficiles, ce dont l’Angleterre a besoin, c’est d’un homme comme vous ! Je vous en conjure, dénoncez cet accord ! »
Mais Churchill est un homme d’honneur : il a donné sa parole et ne saurait la reprendre.

Beaverbrook lui propose alors la chose suivante :
« Demain, lorsque devant Halifax, Chamberlain vous demandera de confirmer votre accord, ne répondez pas. Gardez le silence pendant toute une minute avant de dire oui !
Au nom de l’Angleterre, je vous le demande ! Et préparez-vous bien, Sir Winston. Car cela risque d’être la minute la plus longue de votre vie ! »

Churchill trouve l’idée un peu saugrenue et ne voit pas bien comment cela pourrait changer les choses. Mais il a de l’amitié et de la considération pour Beaverbrook.
Il accepte.

Le lendemain, Churchill et Halifax sont dans le bureau de Chamberlain, à Downing Street.
Lorsque Chamberlain dit :
« Voulez-vous, je vous prie, confirmer à Lord Halifax que vous acceptez d’entrer dans son cabinet ?», Churchill aborde un large sourire et… ne dit rien.
10 secondes, 20 secondes se passent : il se tait.
30 secondes, 40 secondes s’égrènent : pas un mot ne sort de sa bouche.
Et avant que la minute ne soit tout à fait écoulée, Lord Halifax, qui ne s’était pas préparé à vivre cette épreuve, craque et dit :

« Non non. Ce n’est pas possible de demander ça à Sir Churchill. C’est lui qui doit être Premier Ministre »

Et c’est ainsi que Winston Churchill a présidé aux destinées de la Grande Bretagne lors de la deuxième guerre…

Le silence est une arme d’influence redoutable !
Correctement utilisée, elle peut vous permettre d’obtenir sous la pression ce que vous n’auriez jamais obtenu autrement ; voire, ce que vous n’aviez pas même demandé…
Une arme à double tranchant cependant, car si vous ne vous y êtes pas préparé, elle se retourne contre vous.

« Il faut 3 ans à l’homme pour apprendre à parler.
Il lui en faut 50 pour apprendre à se taire » Hemingway.

La minute de silence, pensez-y !
Et pourquoi pas la prochaine fois que l’un de vos clients vous demandera de baisser votre prix ?
Et rendez-vous le mois prochain !


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6 responses

3 02 2011
entropik

rien à dire…………

3 02 2011
Florence

Magnifique ! c’est un bon début ! (:0)

6 02 2011
managerpositif

« Celui qui parle sème.
Celui qui écoute (en silence) récolte »
C’est bien plus intéressant de récolter (un poste de premier ministre, une commande, une promotion…)

Bravo Florence !
Yves de Montbron
http://www.manager-positif.com

9 02 2011
Jean-François COLLIN

Bravo pour cette anecdote pleine de sens et de « bon sens »…
De fait le silence, si on le travaille régulièrement permet également d’éviter de réagir par trop de précipitation. Comme il impose son propre rythme à ses interlocuteur, le silence nous oblige à peser notre réponse, mais aussi les conséquences des mots à préononcer
C’est ce que Franklin Covey fait comme différence entre le fait d’être réactif ou proactif. Le silence permet ainsi de garder l’avantage

18 02 2011
Florence

Oui Jean-François, et merci de cet apport !
L’art du silence (qui est très différent mutisme !) présente également cet avantage d’éviter de s’embarquer dans une logique qui n’est pas celle que l’on souhaitait développer, simplement parce que – par précipitation, par ré-action – on aura lancé un mot, un début de phrase, malheureux ou maladroit.
D’ailleurs, De Gaulle disait « une fois que les mots sont sortis de la bouche, on ne les rattrape plus… »
Amitiés x
Florence

5 10 2016
Smithe886

I am in agreement with pretty much everything that you mentioned entirely! Excellent website document! bcddeafbbddcfkag

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